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L'argent joue dans la crise que nous traversons un rôle central : l’hypertrophie de la finance a fait que l’économie financière, l’économie de l’argent, a pris la place de l’économie productive, l’économie des marchandises classiques. Des grandes puissances comme les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont spécialisées dans le service financier, c’est-à-dire dans la manipulation de l’argent. L’argent est devenu durant la deuxième moitié du XXe siècle la principale marchandise faisant l’objet d’un commerce. Alors que la crise financière progressait, des sommes gigantesques se sont dissipées en fumée. On disait en mars 2009 qu’elle avait entraîné la destruction de 37.000 milliards de dollars de richesse nominale. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que certains ont prêté 37 « trillions » à d’autres qui ne pourront pas les leur rendre. Une richesse que l’on imaginait être là ne répondra pas à l’appel. La surprise est générale : ceux qui placent leur argent se sont si bien faits à l’idée que d’autres produiront de la richesse à l’aide de ces sommes, que le fait que l’argent non seulement reviendra vers ceux qui l’ont prêté, mais aussi qu’il rapportera, c’est-à-dire qu’il aura grossi entre-temps a acquis pour eux le statut de loi naturelle et leur étonnement est entier quand les choses ne se passent pas comme ils l’avaient initialement prévu. Un autre question que l’on se pose à propos de l’argent, c’est s’il est possible ou non de lui assigner rationnellement une place « juste » ou si la réponse à cette question résulte toujours d’un choix idéologique, c’est-à-dire un choix fondé sur une représentation de la société qu’il est impossible de justifier autrement que par une préférence personnelle en fin de compte arbitraire. Or il existe selon moi une place juste pour l’argent qui est de revenir à ceux qui créent la richesse dont il est le reflet. Est-ce là une vue idéologique ? Si l’on entend par « idéologique » non pas ce qui relève d’un modèle particulier de société, mais selon la définition du mot dans la langue de tous les jours où il signifie « qui remet les choses radicalement en question », alors oui : la réponse est bien idéologique, parce que l’on s’est habitué au fil des siècles à l’idée que l’argent aille par priorité à ceux qui le possèdent déjà : les investisseurs ou « capitalistes », qui prêtent l’argent qu’ils ont en trop en échange d’intérêts ou de dividendes (c’est la même chose) et aux dirigeants d’entreprises qui emploient des salariés qui sont eux les authentiques travailleurs, c’est-à-dire les authentiques créateurs de richesse.L'argent joue dans la crise que nous traversons un rôle central : l’hypertrophie de la finance a fait que l’économie financière, l’économie de l’argent, a pris la place de l’économie productive, l’économie des marchandises classiques. Des grandes puissances comme les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont spécialisées dans le service financier, c’est-à-dire dans la manipulation de l’argent. L’argent est devenu durant la deuxième moitié du XXe siècle la principale marchandise faisant l’objet d’un commerce. Alors que la crise financière progressait, des sommes gigantesques se sont dissipées en fumée. On disait en mars 2009 qu’elle avait entraîné la destruction de 37.000 milliards de dollars de richesse nominale. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que certains ont prêté 37 « trillions » à d’autres qui ne pourront pas les leur rendre. Une richesse que l’on imaginait être là ne répondra pas à l’appel. La surprise est générale : ceux qui placent leur argent se sont si bien faits à l’idée que d’autres produiront de la richesse à l’aide de ces sommes, que le fait que l’argent non seulement reviendra vers ceux qui l’ont prêté, mais aussi qu’il rapportera, c’est-à-dire qu’il aura grossi entre-temps a acquis pour eux le statut de loi naturelle et leur étonnement est entier quand les choses ne se passent pas comme ils l’avaient initialement prévu. Un autre question que l’on se pose à propos de l’argent, c’est s’il est possible ou non de lui assigner rationnellement une place « juste » ou si la réponse à cette question résulte toujours d’un choix idéologique, c’est-à-dire un choix fondé sur une représentation de la société qu’il est impossible de justifier autrement que par une préférence personnelle en fin de compte arbitraire. Or il existe selon moi une place juste pour l’argent qui est de revenir à ceux qui créent la richesse dont il est le reflet. Est-ce là une vue idéologique ? Si l’on entend par « idéologique » non pas ce qui relève d’un modèle particulier de société, mais selon la définition du mot dans la langue de tous les jours où il signifie « qui remet les choses radicalement en question », alors oui : la réponse est bien idéologique, parce que l’on s’est habitué au fil des siècles à l’idée que l’argent aille par priorité à ceux qui le possèdent déjà : les investisseurs ou « capitalistes », qui prêtent l’argent qu’ils ont en trop en échange d’intérêts ou de dividendes (c’est la même chose) et aux dirigeants d’entreprises qui emploient des salariés qui sont eux les authentiques travailleurs, c’est-à-dire les authentiques créateurs de richesse..
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.L'argent joue dans la crise que nous traversons un rôle central : l’hypertrophie de la finance a fait que l’économie financière, l’économie de l’argent, a pris la place de l’économie productive, l’économie des marchandises classiques. Des grandes puissances comme les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont spécialisées dans le service financier, c’est-à-dire dans la manipulation de l’argent. L’argent est devenu durant la deuxième moitié du XXe siècle la principale marchandise faisant l’objet d’un commerce. Alors que la crise financière progressait, des sommes gigantesques se sont dissipées en fumée. On disait en mars 2009 qu’elle avait entraîné la destruction de 37.000 milliards de dollars de richesse nominale. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que certains ont prêté 37 « trillions » à d’autres qui ne pourront pas les leur rendre. Une richesse que l’on imaginait être là ne répondra pas à l’appel. La surprise est générale : ceux qui placent leur argent se sont si bien faits à l’idée que d’autres produiront de la richesse à l’aide de ces sommes, que le fait que l’argent non seulement reviendra vers ceux qui l’ont prêté, mais aussi qu’il rapportera, c’est-à-dire qu’il aura grossi entre-temps a acquis pour eux le statut de loi naturelle et leur étonnement est entier quand les choses ne se passent pas comme ils l’avaient initialement prévu. Un autre question que l’on se pose à propos de l’argent, c’est s’il est possible ou non de lui assigner rationnellement une place « juste » ou si la réponse à cette question résulte toujours d’un choix idéologique, c’est-à-dire un choix fondé sur une représentation de la société qu’il est impossible de justifier autrement que par une préférence personnelle en fin de compte arbitraire. Or il existe selon moi une place juste pour l’argent qui est de revenir à ceux qui créent la richesse dont il est le reflet. Est-ce là une vue idéologique ? Si l’on entend par « idéologique » non pas ce qui relève d’un modèle particulier de société, mais selon la définition du mot dans la langue de tous les jours où il signifie « qui remet les choses radicalement en question », alors oui : la réponse est bien idéologique, parce que l’on s’est habitué au fil des siècles à l’idée que l’argent aille par priorité à ceux qui le possèdent déjà : les investisseurs ou « capitalistes », qui prêtent l’argent qu’ils ont en trop en échange d’intérêts ou de dividendes (c’est la même chose) et aux dirigeants d’entreprises qui emploient des salariés qui sont eux les authentiques travailleurs, c’est-à-dire les authentiques créateurs de richesse.L'argent joue dans la crise que nous traversons un rôle central : l’hypertrophie de la finance a fait que l’économie financière, l’économie de l’argent, a pris la place de l’économie productive, l’économie des marchandises classiques. Des grandes puissances comme les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont spécialisées dans le service financier, c’est-à-dire dans la manipulation de l’argent. L’argent est devenu durant la deuxième moitié du XXe siècle la principale marchandise faisant l’objet d’un commerce. Alors que la crise financière progressait, des sommes gigantesques se sont dissipées en fumée. On disait en mars 2009 qu’elle avait entraîné la destruction de 37.000 milliards de dollars de richesse nominale. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que certains ont prêté 37 « trillions » à d’autres qui ne pourront pas les leur rendre. Une richesse que l’on imaginait être là ne répondra pas à l’appel. La surprise est générale : ceux qui placent leur argent se sont si bien faits à l’idée que d’autres produiront de la richesse à l’aide de ces sommes, que le fait que l’argent non seulement reviendra vers ceux qui l’ont prêté, mais aussi qu’il rapportera, c’est-à-dire qu’il aura grossi entre-temps a acquis pour eux le statut de loi naturelle et leur étonnement est entier quand les choses ne se passent pas comme ils l’avaient initialement prévu. Un autre question que l’on se pose à propos de l’argent, c’est s’il est possible ou non de lui assigner rationnellement une place « juste » ou si la réponse à cette question résulte toujours d’un choix idéologique, c’est-à-dire un choix fondé sur une représentation de la société qu’il est impossible de justifier autrement que par une préférence personnelle en fin de compte arbitraire. Or il existe selon moi une place juste pour l’argent qui est de revenir à ceux qui créent la richesse dont il est le reflet. Est-ce là une vue idéologique ? Si l’on entend par « idéologique » non pas ce qui relève d’un modèle particulier de société, mais selon la définition du mot dans la langue de tous les jours où il signifie « qui remet les choses radicalement en question », alors oui : la réponse est bien idéologique, parce que l’on s’est habitué au fil des siècles à l’idée que l’argent aille par priorité à ceux qui le possèdent déjà : les investisseurs ou « capitalistes », qui prêtent l’argent qu’ils ont en trop en échange d’intérêts ou de dividendes (c’est la même chose) et aux dirigeants d’entreprises qui emploient des salariés qui sont eux les authentiques travailleurs, c’est-à-dire les authentiques créateurs de richesse..
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